Être(s) Vivant(s)

2024-25

Exposition présentée au Musée Cécile Sabourdy

Vicq sur Breuilh

Du 7 déc. 2024 au 29 juin 2025

L’usage de la photographie nous incite à voir les images comme des fragments de réalité, des « vérités en soi » posées sur le papier par une technologie virtuose. Pourtant, comme la peinture, la photographie est une fiction : une (re)création, une représentation, un angle de vue, un récit… Les portraits et les scènes-paysages d’Hélène Degrandpré traduisent son émerveillement immédiat, instinctif face à l’environnement de tous les jours. Revendiquant un regard « naïf » sur ses sujets, la photographe entre en dialogue avec eux, tentant de s’oublier et d’abolir les normes apprises.

Nous retrouvons dans cette démarche un rapport sublimé au quotidien, à la banalité, à la nature ordinaire, que partagent largement les artistes Naïfs. Eux aussi savent incarner leurs idéaux dans la figuration des choses les plus communes.

Le regard porté par l’artiste sur notre territoire rend visible le grandiose de paysages que l’on dit « modestes » : sans artifice, l’arbre devient un géant, la prairie enherbée est un bijou de sophistication, les étangs et les mousses vibrent d’un mystère profond.

Au milieu de ces merveilles, la femme ou l’homme qui travaillent cette nature, l’animal et surtout l’enfant incarnent l’aventure du quotidien, la joie de vivre dans le vivant. La magie qui éclate dans ces œuvres réalisées en 2024 dans le sud de la Haute-Vienne est bien celle que nous côtoyons toutes et tous, celle qui arrête régulièrement notre regard et parfois nos pas, lorsque nous nous autorisons à ralentir nos rythmes effrénés pour contempler…

Profondément imprégnées par la conscience d’une liaison intime, fluide, entre l’être humain et le vivant, les photographies d’Hélène Degrandpré placent à égalité les différentes composantes de notre monde. Lorsque le minuscule s’exprime aussi précisément que le monumental, ce monde vécu montre toute sa profondeur, sa prolixité, sa complexité.